Décisions de la Cour fédérale

Informations sur la décision

Contenu de la décision

                                                                 Date : 20020208

                                                                Dossier : T-1620-01

Ottawa (Ontario), le 8 février 2002

En présence de monsieur le juge Pinard

                  ACTION EN AMIRAUTÉEN MATIÈRE RÉELLE

ET EN MATIÈRE PERSONNELLE

ENTRE :

             EVANGELOS PANAGIOTAKIS, STYLIANOS DIMITRIDIS,

            ELEFTERIOS ZEIBEKIS, PANAGIOTIS TZANETOPOULOS,

                KONSTADINOS PAVLIDIS, ANDREAS PALIOURAS,

                  PANAGIOTIS KARAGANIS et ZLATA DUKIC

                                                               demandeurs

ET :

                         ATTIKA SHIPPING CORP.

                                    et

                          GOLDEN SUN CRUISES

                                    et

           LES PROPRIÉTAIRES ET TOUTES LES AUTRES PERSONNES

INTÉRESSÉES AUX SOUTES DU NAVIRE « ARCADIA »

ET AU FRET ET SOUS-FRET DU NAVIRE « ARCADIA »

et

LE NAVIRE « ARCADIA »

                                                               défendeurs

Vu la requête de Hellenic Industrial Development Bank, S.A. (une des personnes ayant déposé un caveat) visant à interjeter appel de l'ordonnance, en date du 20 novembre 2001, du protonotaire; après avoir examiné la documentation déposée par les parties et après avoir entendu les avocats; la Cour rend l'ordonnance suivante :

                                   ORDONNANCE

La requête est rejetée avec dépens.

« Yvon PINARD »

Juge

Traduction certifiée conforme

Sandra Douyon-de Azevedo, LL.B.


                                                                 Date : 20020208

                                                                Dossier : T-1620-01

                                                 Référence neutre : 2002 CFPI 151

ACTION EN AMIRAUTÉEN MATIÈRE RÉELLE

ET EN MATIÈRE PERSONNELLE

ENTRE :

             EVANGELOS PANAGIOTAKIS, STYLIANOS DIMITRIDIS,

            ELEFTERIOS ZEIBEKIS, PANAGIOTIS TZANETOPOULOS,

                KONSTADINOS PAVLIDIS, ANDREAS PALIOURAS,

                  PANAGIOTIS KARAGANIS et ZLATA DUKIC

                                                               demandeurs

ET :

                         ATTIKA SHIPPING CORP.

                                    et

                          GOLDEN SUN CRUISES

                                    et

           LES PROPRIÉTAIRES ET TOUTES LES AUTRES PERSONNES

INTÉRESSÉES AUX SOUTES DU NAVIRE « ARCADIA »

ET AU FRET ET SOUS-FRET DU NAVIRE « ARCADIA »

et

LE NAVIRE « ARCADIA »

                                                               défendeurs

                         MOTIFS DE L'ORDONNANCE

LE JUGE PINARD


[1]    La seule question soulevée par l'avocat de la Banque est de savoir si le protonotaire a commis une erreur de droit dans ses directives au sujet de la procédure à suivre pour le dépôt des réclamations sur le produit de la vente du navire « ARCADIA » dans la présente affaire. Plus précisément, l'avocat de la Banque soutient qu'en n'exigeant pas que chacun des requérants dépose une réclamation distincte, le protonotaire a enfreint l'alinéa 492(1)c) des Règles de la Cour fédérale (1998), DORS/98-106. Je ne suis pas de cet avis.

[2]    Selon moi, aucune disposition de l'article 492 des règles n'exige que les requérants déposent chacun une réclamation individuelle. L'article 492 se lit comme suit:

492. (1) La Cour peut, au moment où elle rend l'ordonnance de vente des biens, au moment où elle statue sur la requête visée à la règle 491 ou à tout moment ultérieur, donner des directives au sujet :

   a) des avis à donner aux personnes qui pourraient réclamer un droit sur le produit de la vente;

    b) de la publicité à faire à leur intention;

    c) du délai dans lequel ces personnes doivent déposer leur réclamation;

    d) de la procédure à suivre pour déterminer les droits des parties.

492. (1) The Court may, in making an order under rule 490 or 491 or at any time thereafter, give directions as to

    (a) notice to be given to possible claimants to the proceeds of sale;

    (b) advertising for other such claimants;

    (c) the time within which claimants must file their claims; and

    (d) the procedure to be followed in determining the rights of the parties.

    (2) Une fin de non-recevoir est opposée à toute réclamation qui n'est pas déposée dans le délai et de la manière prévus dans l'ordonnance rendue en vertu du paragraphe (1), et la Cour peut statuer sur les autres réclamations et répartir le produit de la vente entre les parties qui y ont droit sans tenir compte de la réclamation à laquelle une fin de non-recevoir a été opposée.

    (2) A claim that is not made within the time limited and in the manner prescribed by an order of the Court under subsection (1) is barred, and the Court may proceed to determine other claims and distribute the money among the parties entitled thereto without reference to any claim so barred.


[3]    De plus, l'article 492 des règles confère à la Cour le pouvoir discrétionnaire de donner des directives au sujet de la procédure à suivre par les personnes qui pourraient avoir une réclamation, mais pas au sujet du fond des réclamations. Comme le protonotaire l'a correctement énoncé dans la décision qu'il a rendue le 20 décembre 2001, dans laquelle il a rejeté la requête de la Banque visant à obtenir le réexamen de l'ordonnance contestée (datée du 20 novembre 2001), « [...] la question de savoir si les demandeurs ont suffisamment dléments de preuve pour fonder leur réclamation pourrait être soulevée à une autre étape du processus » . D'ailleurs, le protonotaire a dit dans une ordonnance antérieure, en date du 19 septembre 2001, ce qui suit :

[TRADUCTION] Il est sursis, jusqu nouvel ordre de la Cour, à la décision portant sur les questions des droits réels des requérants à l'encontre du navire ou du produit de la vente et sur les questions des priorités des titulaires d'une créance réelle.

[4]    Cette dernière disposition, qui a trait aux questions des droits des requérants, n'a été en aucune façon touchée par l'ordonnance qui fait l'objet du présent appel.

[5]    Il appert donc, à la lumière de toutes les ordonnances pertinentes du protonotaire dans ces procédures, que des directives en bonne et due forme ont été données en application de l'article 492 des règles. Je dois à nouveau souligner que cet article ne fait que conférer à la Cour le pouvoir discrétionnaire de donner des directives, portant sur le processus, au sujet : a) des avis à donner aux personnes qui pourraient réclamer un droit sur le produit de la vente; b) de la publicité à faire à leur intention; c) du délai dans lequel ces personnes doivent déposer leur réclamation; et d) de la procédure à suivre pour déterminer les droits des parties.

[6]    Peut-être qu'après l'application d'un tel processus, le bien-fondé de certaines réclamations ne sera pas établi de façon satisfaisante. Cependant, comme il est sursis, jusqu nouvel ordre, à la décision portant sur les questions des droits des requérants sur le produit de la vente, il serait, de toute évidence, prématuré de décider maintenant du bien-fondé de telles réclamations.


[7]    Pour ces motifs, la requête est rejetée avec dépens.

« Yvon PINARD »

Juge

OTTAWA (ONTARIO)

Le 8 février 2002

Traduction certifiée conforme

Sandra Douyon-de Azevedo, LL.B.


             COUR FÉDÉRALE DU CANADA

           SECTION DE PREMIÈRE INSTANCE

            AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

DOSSIER :                                  T-1620-01

INTITULÉ :                                  EVANGELOS PANAGIOTAKIS ET AUTRES c. LE NAVIRE « ARCADIA »

ET AUTRES

                            

LIEU DE L'AUDIENCE :                     MONTRÉAL

DATE DE L'AUDIENCE :                      LE 4 FÉVRIER 2002

MOTIFS DE L'ORDONNANCE :    LE JUGE PINARD

DATE DES MOTIFS :                         LE 8 FÉVRIER 2002

COMPARUTIONS :

GEORGE J. POLLACK                           POUR LES DEMANDEURS

GARY H. WAXMAN                               POUR LES REQUÉRANTS

DAVID G. COLFORD                           POUR HELLENIC INDUSTRIAL DEVELOPMENT BANK, S.A., QUI A DÉPOSÉ UN CAVEAT

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

GOWLING LAFLEUR HENDERSON s.r.l.           POUR LES DEMANDEURS

MONTRÉAL                                   

MITCHELL GATTUSO                           POUR LES REQUÉRANTS

MONTRÉAL                                   

BRISSET BISHOP                              POUR HELLENIC INDUSTRIAL

MONTRÉAL                                    DEVELOPMENT BANK, S.A., QUI A DÉPOSÉ UN CAVEAT


 Vous allez être redirigé vers la version la plus récente de la loi, qui peut ne pas être la version considérée au moment où le jugement a été rendu.