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     Date : 19981201

     Dossier : IMM-6123-98

ENTRE

     MARIA ALONA ALONZO,

     demanderesse,

     et

     LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION,

         défendeur.

     MOTIFS DE L'ORDONNANCE

         (Prononcés à l'audience, à Ottawa (Ontario) par conférence téléphonique le 30 novembre 1998)

LE JUGE BLAIS

[1]          Il s'agit d'une requête en sursis à l'exécution d'une mesure d'expulsion prise contre la demanderesse et dont l'exécution est prévue pour le 30 novembre 1998, à 21 h 15 aujourd'hui.

[2]          Les motifs de la requête portent sur le fait qu'elle doit comparaître devant la Cour provinciale le 11 décembre 1998 pour des accusations de vol dont le montant est inférieur à 5 000 $.

[3]          La Cour a reçu la confirmation selon laquelle l'accusation criminelle portée contre la demanderesse a été retirée, et elle n'était plus tenue de comparaître devant la Cour provinciale le 11 décembre 1998.

[4]          L'avocat de la demanderesse a cité les paragraphes 6 et 7 de l'avis de requête pour soulever le fait qu'il était prévu que la demanderesse serait interrogée le lundi 7 décembre 1998 par Immigration Canada afin d'apprécier le bien-fondé d'une demande de droit d'établissement fondée sur des raisons d'ordre humanitaire.

[5]          L'avocat du défendeur a prétendu que cette entrevue pouvait être tenue au Haut-commissariat du Canada à Manille (Philippines), et qu'il s'assurerait que cela serait fait.

[6]          Je comprends que, compte tenu des documents dont je dispose, l'enfant de la demanderesse sera expulsé avec sa mère.

[7]          Vu que la demanderesse sait que la mesure d'expulsion a été prise en mai et pouvait être exécutée à n'importe quel moment, l'exécution de cette mesure n'est pas du tout une surprise. La demanderesse a attendu jusqu'à aujourd'hui pour contester la décision et introduire une requête en sursis d'exécution à la dernière minute.

[8]          Ainsi qu'il a été dit dans l'affaire Younge c. Canada (ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, dossier IMM-2566-96, Cour fédérale du Canada, Section de première instance, il s'agit d'une affaire très semblable, et je cite le juge Richard :

         Elle a présenté au Canada une demande de résidence permanente fondée sur des considérations humanitaires, et elle attend le résultat de cette demande. Le 2 décembre 1996, elle a reçu de la section des renvois une lettre lui enjoignant de se présenter pour qu'elle soit renvoyée du Canada à la Jamaïque le 6 janvier 1997. Elle prétend qu'elle devrait être autorisée à demeurer au Canada jusqu'à ce que sa demande ait été traitée et qu'une décision ait été prise à cet égard. Elle a un enfant né au Canada.
         (...)
         La validité de la mesure d'interdiction de séjour ne constitue pas une question sérieuse.

         (...)

         Le déplacement causé par son renvoi peut entraîner une situation difficile, mais il n'établit pas l'existence d'un préjudice irréparable.

[9]          La demanderesse n'a pas démontré l'existence d'une question sérieuse.

[10]          La demanderesse n'a pas prouvé qu'il y avait préjudice irréparable.

[11]          Je ne crois pas qu'il y ait lieu d'examiner la question de la prépondérance des inconvénients.

[12]          Par ces motifs, la demande de sursis à l'exécution de la mesure d'expulsion est rejetée.

                             Pierre Blais

                                     Juge

OTTAWA (ONTARIO)

Le 1er décembre 1998

Traduction certifiée conforme

Tan, Trinh-viet

     COUR FÉDÉRALE DU CANADA

     SECTION DE PREMIÈRE INSTANCE

     AVOCATS ET PROCUREURS INSCRITS AU DOSSIER

No DU GREFFE :                      IMM-6123-98
INTITULÉ DE LA CAUSE :              Maria Alona Alonzo c. M.C.I.
LIEU DE L'AUDIENCE :              Ottawa (Ontario) par conférence téléphonique

DATE DE L'AUDIENCE :              Le 30 novembre 1998

MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE PAR :      le juge Blais

EN DATE DU                      1 re décembre 1998

ONT COMPARU :

    Hart A. Kaminker                  pour la demanderesse
    Stephen H. Gold                  pour le défendeur

PROCUREURS INSCRITS AU DOSSIER :

    Mamann & Associates                  pour la demanderesse
    Toronto (Ontario)
    Morris Rosenberg
    Sous-procureur général du Canada
                                 pour le défendeur

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