Décisions de la Cour d'appel fédérale

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Date : 20060928

Dossiers : A-524-05

A-523-05

Référence : 2006 CAF 318

 

CORAM :      LE JUGE LÉTOURNEAU

                        LE JUGE NOËL

                        LE JUGE PELLETIER

 

A-524-05

ENTRE :

 

JEANNINE BASTIDE

SUZE AIMÉ

CÉCILE AUGER

JEANNE-ALICE BELLEROSE

BERNARD BENOIT

DANIELLE BERGERON

PRUDENCE BLAIN

GILLES BOUCHARD (SUCCESSION D’AIMÉE BOULAY)

JEANNINE BOURASSA

MADELEINE BOUTET-BOURGEOIS

HUGUETTE CARON

JEAN-PAUL CASTONGUAY

JOCELYNE CUTLER

JOSEPH D’ARGENZIO

LUCIE DAVIAULT

MAUD DUBUISSON

THÉRÈSE DUBÉ

FRANTZ GERMAIN

GINETTE GIGUÈRE

GILLES GRAVEL (SUCCESSION DE LUCIEN GRAVEL)

JOCELYNE JEAN-CHARLES

JOCELYNE JOSEPH

MARCELLE LAJOIE-QUESSY

NICOLE LANDRY

CLAUDETTE LARIVIÈRE

DENISE LAROUCHE

NICOLE MARCOTTE

GEORGETTE MIGNAULT

SOLANGE PELLETIER

COLETTE PERRAULT

HENRIETTE PERRON-RHÉAUME

ROBERT ROBILLARD

MARIE-CLAUDE SILENCIEUX

JACQUELINE ST-PIERRE (SUCCESSION DE NORMANDE ST-PIERRE)

RÉJEANNE YIP

                                                                                                                                                                                              Appelants

 

et

 

SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

                                                                                                                                                                                                  Intimée

 

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

 

A-523-05

ENTRE :

 

KENNETH DOOLAN

GINETTE ALLARD

LIVIO BONI

CAROLE CHARRON

LAWRENCE SITAHAL

Appelants

 

et

 

SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

Intimée

 

 

 

 

 

 

 

 

Audience tenue à Montréal (Québec), le 28 Septembre 2006.

Jugement rendu à l’audience à Montréal (Québec), le 28 Septembre 2006.

 

 

MOTIFS DU JUGEMENT DE LA COUR :                                             LE JUGE LÉTOURNEAU

 


 

Date : 20060928

Dossiers : A-524-05

A-523-05

Référence : 2006 CAF 318

 

CORAM :      LE JUGE LÉTOURNEAU

                        LE JUGE NOËL

                        LE JUGE PELLETIER

 

A-524-05

ENTRE :

 

JEANNINE BASTIDE

SUZE AIMÉ

CÉCILE AUGER

JEANNE-ALICE BELLEROSE

BERNARD BENOIT

DANIELLE BERGERON

PRUDENCE BLAIN

GILLES BOUCHARD (SUCCESSION D’AIMÉE BOULAY)

JEANNINE BOURASSA

MADELEINE BOUTET-BOURGEOIS

HUGUETTE CARON

JEAN-PAUL CASTONGUAY

JOCELYNE CUTLER

JOSEPH D’ARGENZIO

LUCIE DAVIAULT

MAUD DUBUISSON

THÉRÈSE DUBÉ

FRANTZ GERMAIN

GINETTE GIGUÈRE

GILLES GRAVEL (SUCCESSION DE LUCIEN GRAVEL)

JOCELYNE JEAN-CHARLES

JOCELYNE JOSEPH

MARCELLE LAJOIE-QUESSY

NICOLE LANDRY

CLAUDETTE LARIVIÈRE

DENISE LAROUCHE

NICOLE MARCOTTE

GEORGETTE MIGNAULT

SOLANGE PELLETIER

COLETTE PERRAULT

HENRIETTE PERRON-RHÉAUME

ROBERT ROBILLARD

MARIE-CLAUDE SILENCIEUX

JACQUELINE ST-PIERRE (SUCCESSION DE NORMANDE ST-PIERRE)

RÉJEANNE YIP

                                                                                                                                                                                              Appelants

 

et

 

SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

                                                                                                                                                                                                  Intimée

 

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

 

A-523-05

ENTRE :

 

KENNETH DOOLAN

GINETTE ALLARD

LIVIO BONI

CAROLE CHARRON

LAWRENCE SITAHAL

Appelants

 

et

 

SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

Intimée

 

 

MOTIFS DU JUGEMENT DE LA COUR

(Prononcés à l’audience à Montréal (Québec), le 28 Septembre 2006)

 

LE JUGE LÉTOURNEAU

 

[1]               Nous sommes saisis d’un appel dans les dossiers A-524-05 et A-523-05 visant à réformer la décision du juge de Montigny de la Cour fédérale (juge). Cette décision fut rendue dans le dossier T-2115-04 et copie des motifs de cette décision fut déposée dans le dossier T-2116-04 au soutien du jugement qui y fut rendu. Comme les deux dossiers d’appel, à l’instar de ce qui se passait en Cour fédérale, soulèvent les mêmes questions et ont été réunis pour fin d’audition, copie des présents motifs sera déposée dans le dossier connexe A-523-05 à l’appui du jugement qui y sera prononcé.

 

[2]               Au terme de sa décision, le juge maintenait celle de la Commission canadienne des droits de la personne (Commission) de ne pas demander au président du Tribunal canadien des droits de la personne de désigner un membre pour instruire les plaintes des appelants qui alléguaient avoir été victimes de discrimination.

 

[3]               Selon leurs allégations, le test de dextérité manuelle auquel ils furent soumis pour obtenir un poste permanent à la Société canadienne des postes les désavantageait par rapport aux employés plus jeunes. Il en aurait résulté une contravention aux articles 7 et 10 de la Loi canadienne sur les droits de la personne, L.R.C. 1985, c. H-6 (Loi).

 

[4]               Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails relatifs aux circonstances entourant les faits reprochés à l’intimée et leur investigation. Il suffit de dire que les plaintes des appelants ont conduit à la tenue d’une enquête menée par une personne nommée par la Commission. Celle-ci, une fois l’enquête complétée, a recommandé à la Commission la constitution d’un tribunal pour instruire les plaintes.

 

[5]               Le rapport de l’enquêtrice a été communiqué aux parties. Par la même occasion, celles-ci étaient invitées à soumettre des observations sur le rapport, ce qui fut fait de part et d’autre.

 

[6]               Après analyse du rapport et des observations soumises, la Commission en est venue à la conclusion de rejeter les plaintes en raison du fait que l’intimée avait, selon elle, fait la preuve d’une exigence professionnelle justifiée au sens de l’article 15 de la Loi. C’est à l’encontre de cette décision de la Commission que les appelants se sont adressés à la Cour fédérale par voie d’une demande de contrôle judiciaire que le juge a rejetée à son mérite.

 

[7]               Nous n’avons pas été convaincus que le juge a commis, dans l’appréciation des questions qui lui furent soumises, une erreur de fait ou de droit qui pourrait requérir ou justifier notre intervention.

 

[8]               Le procureur des appelants a insisté sur le fait qu’il n’y avait au dossier aucune preuve d’accommodement de la part de l’intimée. Cet argument fut également soumis au juge qui, à notre avis, aux paragraphes 47 à 49 de ses motifs, y a apporté une réponse complète.

 

[9]               La Commission jouit d’une latitude considérable dans l’exécution de sa fonction d’examen lors de la réception d’un rapport d’enquête : Bell Canada c. Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier, [1999] 1 C.F. 113. « Les cours ne doivent pas intervenir à la légère dans les décisions prises par la Commission à cette étape » : ibidem, au paragraphe 38. Si la Commission jouit d’une grande latitude pour accueillir une plainte et demander la constitution d’un tribunal pour en examiner le mérite, elle jouit d’une latitude non moins grande pour refuser de le faire et rejeter la plainte.

 

[10]           En l’espèce, le juge, après avoir entendu les arguments des parties, a statué que, compte tenu de la preuve qui lui était soumise, la Commission pouvait raisonnablement conclure que l’intimée avait fait la preuve de l’existence d’une exigence professionnelle justifiée. En l’absence d’une preuve que la discrétion de la Commission a été exercée contrairement à la loi ou d’une manière non judiciaire, il n’appartenait pas au juge, et il s’est d’ailleurs bien gardé de le faire conscient qu’il était des limites de son rôle, de substituer son appréciation des faits ou sa discrétion à celle de la Commission.

 

[11]           Le procureur des appelants se plaint d’une violation de la règle audi alteram partem, cette violation consistant dans le fait que les appelants n’ont pu, par les moyens habituels de preuve, contredire le contenu des documents soumis à la Commission par l’intimée comme preuve d’une contrainte excessive à laquelle cette dernière serait soumise.

 

[12]           Cette allégation d’une violation de la règle audi alteram partem n’a ni été soulevée formellement devant le juge, ni régulièrement portée à son attention et à l’attention de l’intimée en temps opportun dans l’avis de requête introductif d’instance et les affidavits à l’appui. On ne peut donc dans les circonstances reprocher au juge d’avoir fait défaut de sanctionner un tel manquement pour autant qu’on puisse dire qu’il y eût manquement. Car les parties ont eu l’opportunité de commenter sur le rapport de l’enquêtrice et la preuve qu’elle a obtenue de même que celle de répondre aux observations faites de part et d’autre. À ce stade de l’enquête, le rôle de la Commission n’est pas de décider du bien-fondé ou non de la plainte, mais « de déterminer si, aux termes des dispositions de la Loi et eu égard à l’ensemble des faits, il est justifié de tenir une enquête » : Cooper c. Canada (Commission des droits de la personne), [1996] 3 R.C.S. 854, à la page 891. Nous ne voyons dans la façon avec laquelle la Commission a procédé aucun manquement à l’équité procédurale : Gardner c. Canada (Procureur général), 2005 CAF 284, au paragraphe 32.

 

[13]           Pour ces motifs, l’appel sera rejeté sans frais, l’intimée ne les ayant pas demandés.

 

 

« Gilles Létourneau »

j.c.a.

 


COUR D’APPEL FÉDÉRALE

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

 

 

 

DOSSIER :                                                                A-524-05

 

 

INTITULÉ :                                                               JEANNINE BASTIDE ET AL.  c.

                                                                                    SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

 

 

LIEU DE L’AUDIENCE :                                         Montréal (Québec)

 

 

DATE DE L’AUDIENCE :                                       le 28 septembre 2006

 

 

MOTIFS DU JUGEMENT DE LA COUR :           LE JUGE LÉTOURNEAU

                                                                                    LE JUGE NOËL

                                                                                    LE JUGE PELLETIER

 

PRONONCÉS À L’AUDIENCE :                            LE JUGE LÉTOURNEAU

 

 

 

COMPARUTIONS :

 

Me Pierre Langlois

POUR LES APPELANTS

 

Me Suzanne Thibaudeau

POUR L’INTIMÉE

 

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

 

Me Pierre Langlois

Montréal (Québec)

 

POUR LES APPELANTS

 

HEENAN BLAIKIE

Montréal (Québec)

POUR L’INTIMÉE

 


COUR D’APPEL FÉDÉRALE

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

 

 

 

DOSSIER :                                                                A-523-05

 

 

INTITULÉ :                                                               KENNETH DOOLAN ET AL.  c.

                                                                                    SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

 

 

LIEU DE L’AUDIENCE :                                         Montréal (Québec)

 

 

DATE DE L’AUDIENCE :                                       le 28 septembre 2006

 

 

MOTIFS DU JUGEMENT DE LA COUR :           LE JUGE LÉTOURNEAU

                                                                                    LE JUGE NOËL

                                                                                    LE JUGE PELLETIER

 

PRONONCÉS À L’AUDIENCE :                            LE JUGE LÉTOURNEAU

 

 

 

COMPARUTIONS :

 

Me Pierre Langlois

POUR LES APPELANTS

 

Me Suzanne Thibaudeau

POUR L’INTIMÉE

 

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

 

Me Pierre Langlois

Montréal (Québec)

 

POUR LES APPELANTS

 

HEENAN BLAIKIE

Montréal (Québec)

POUR L’INTIMÉE

 

 

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